Vivre ensemble la transition écologique à Sucé sur Erdre

Préserver les espaces naturels et agricoles

La croissance démographique

La population sucéenne a fortement augmenté passant de moins de 2000 en 1970 à plus de 7000 habitants en 2018. Le Plan Local d’Urbanisme Intercommunal (PLUi) prévoit pour Sucé-sur-Erdre, un des pôles intermédiaire de la CCEG, une production de 720 logements de 2019 à 2030, soit 60 logements par an. Ces objectifs découlent d’une hypothèse de croissance encore soutenue de la population de la région nantaise, et de “l’attractivité” de la CCEG.

Selon ces projections, la population sucéenne sera donc d’environ 8500 habitants en 2030 (cf PLUI-justification des choix, p. 20, 21,22).

Cela pose de nombreuses questions, notamment celle de la métropolisation, de l’artificialisation et de l’adoption de nouvelles pratiques urbanistiques.

L’artificialisation et ses conséquences

Saviez-vous que les surfaces artificialisées augmentent presque quatre fois plus vite que la population en France ?

L’artificialisation a de graves conséquences.

  • Accélération de la perte de biodiversité
  • Réchauffement climatique 
  • Amplification des risques d’inondations 
  • Réduction de la capacité des terres agricoles à nous nourrir 
  • Accroissement des dépenses liées aux réseaux 
  • Amplification de la fracture territoriale 

Source : Ministère de la Transition écologique

Plus d’informations sur l’artificialisation au bas de cette page.

Nous devons de toute urgence préserver les espaces naturels, agricoles et forestiers pour protéger la faune, la flore, l’eau et notre alimentation. Cette prise de conscience a donné lieu à la Loi Climat et Résilience du 22 août 2021 : entre 2021 et 2031, l’artificialisation devra être moitié moindre qu’entre 2011 à 2021, et en 2050, nous devrons atteindre zéro artificialisation nette (ZAN).

Alors, comment faire ?

Ne nous précipitons pas : prenons le temps de concevoir des solutions innovantes pour accueillir de nouveaux habitants sans empiéter plus que nous l’avons déjà fait sur les espaces naturels, agricoles et forestiers.

Contrer le phénomène de métropolisation

Dans le PLUI de la CCEG, adopté en 2019, l’extension de la métropole nantaise est présentée comme inéluctable voire comme positive grâce à ce vocabulaire de “l’attractivité”. Or les infrastructures sont saturées, on sacrifie les derniers espaces verts en ville, on élargit le périphérique, on construit toujours plus loin en augmentant les distances à parcourir…. Les pouvoirs publics doivent réguler ce phénomène.

“La métropolisation constitue un défi majeur pour les pouvoirs publics. En plus du risque d’accroissement des inégalités, elle engendre une série de problèmes : pollution, embouteillages, disparition des terres agricoles, etc. ” (Extrait de vie-publique.fr)

D’ailleurs, une politique pour redynamiser les villes moyennes existe en France et en Pays de la Loire. On pourrait donc s’attendre à une révision à la baisse des projections de croissance démographique des zones périurbaines autour de Nantes. Mais ce n’est pas le cas dans le PLUI de la CCEG qui prévoit de construire 530 logements/an contre 515 construits en moyenne entre 2004 et 2013 (page 137 du rapport Diagnostic du PLUI).

Changer d’imaginaire

Au XXème siècle, avec la politique du tout-voiture et l’abondance du pétrole, les villages périurbains ont vu se développer des lotissements de maisons individuelles, des zones d’activité économique où dominent les parkings, et un réseau routier toujours plus tentaculaire. Les conséquences sur le climat, la faune, la flore, l’eau et l’air sont catastrophiques, sans compter l’épuisement des ressources minérales et la diminution des espaces agricoles.

Nous sommes au XXIème siècle. Il faut donc se mettre à l’urbanisme circulaire. Comme le dit Sylvain Grisot, urbaniste nantais de renommée nationale, invité à Sucé par EVEAT le 11 septembre 2022, l’essentiel de la ville de 2050 existe déjà. Il s’agit de :

  • optimiser l’usage de l’existant (ex : bâtiments multi-usages, meilleur taux d’occupation)
  • transformer l’existant (donner une seconde vie aux bâtiments, les concevoir comme évolutifs)
  • recycler les espaces (les friches urbaines)
  • et en dernier lieu, construire en densifiant les périmètres urbains existants (ex : division de parcelle)

Cela veut dire aussi imaginer un nouvel habitat idéal. Par exemple :

  • déménager plus souvent pour avoir un logement adapté au nombre d’occupants. Cet axe est particulièrement important à Sucé où il y a beaucoup de ménages de 1 ou 2 personnes, souvent âgées, vivant dans des logements de 5 pièces et plus. Il faut donc augmenter l’offre de petits logements pour libérer des grandes maisons pour les jeunes familles.
  • partager des jardins et des équipements et espaces communs, ce qui permet de réduire les espaces privés
  • partager les logements. Ex : habitat inter-générationnel, colocation senior, habitat participatif…
  • habiter un bâtiment multi-fonctions. Ex : école au RDC servant aussi de locaux associatifs, logements à l’étage

Abandonner les projets inadaptés aux enjeux

EVEAT est une association qui vise l’adoption de modes de vie qui respectent durablement les limites planétaires. Ceci implique un changement des comportements qui, lui-même, dépend de nos choix d’organisation de la ville :

  • où habiter,
  • où travailler,
  • comment produire notre nourriture,
  • comment se déplacer,
  • etc.

EVEAT invite les habitants à se questionner sur les projets de construction qui sont en discussion au niveau municipal. Mettent-ils notre ville sur la bonne trajectoire ? Sont-ils adaptés aux enjeux écologiques ou sont-ils d’une autre époque ? Par exemple, et sans exhaustivité : le projet d’hôtel au bord de l’Erdre et le projet de lotissement des Tertres de la Doussinière. Nous vous invitons donc à lire notre page web dédiée au projet des Tertres de la Doussinière.

Liens sur l’artificialisation et l’urbanisme circulaire

Vous n’avez que 5 minutes ? Voici une vidéo sur l’artificialisation des sols et l’urbanisme circulaire.

Vous êtes curieux ? Voici de quoi lire un bon moment !